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J’aimerais vous parler de mon projet de
l’ouvrage à l’aide d’un Niais. Comme on introduit une symphonie dans
une chambre à l’aide d’un lecteur de cd. Il y a donc une chambre. Dans la
chambre se trouve un Niais. Il aime, il a soif et envie de musique. Il met un
cd et dit : ce cd brûle mon cœur.
Il envoie une chandelle, comme un rugbyman l’enverrai dans le dos de la défense
adverse, le Niais passe dans le dos de ses défenses habituelles, de ses peurs
et angoisses et il pique droit dans le cœur, car le cd brûle et le cœur cède.
Niais brûle. Et cela s’entend. Il est illuminé comme une grande maison pleine
de chambres, de chandelles et d’invitations. Niais est ouvert, tout y passe.
Les bruits montent et descendent, entrent et sortent amplifiés par les fenêtres
du corps. Sa colonne vertébrale en colimaçon, comme dans un film niais
d’horreur américain, résonne de toutes ses avances et piétinements. Il y a
aussi des fantômes. Ses fondations tremblent. Tout tremble. Il tremble. Il
gazouille et gonfle. Il biaise et bise. Il compose. Il change de pièces. Il
aborde des nouvelles plages. Il mixe. Niais écrit. Il envoie à sa Niaise
d’amour : Mille bisous et que tu en soi
comblée et transportée, car le Niais souhaite qu’ils s’envolent ensemble,
il lui roucoule: Partons, vite, à couper
le souffle, en pétales, dans ce pays des peaux roses mouillées de bisous,
dans le feu doux d’une histoire bien que le monde brûle autrement mais il n’en
est pas question. Le monde n’est pas là, à l’instant, il est hors sujet. Le
sujet est le type qui vit à base de chanson d’amour d’un film à suspense qu’il tourne.
Il est au cœur tournant, tournant comme des pistons d’une ancienne locomotive qui
avance en fumant. Il fume, beaucoup. L’espace est enfumé. Son cœur fume, allumé
comme une scène de concert de rock où on chante l’essentiel. Niais parle
l’essentiel. Le monde reste à la porte de cet état mystique, car Niais est un
croyable, quand il dit la bouche pleine de bisous, quand il bisoute à couper le
souffle en contractant ses lèvres pour arriver à une forme pure de petit trou
rond appelant l’autre trou charnel. Il se transforme complètement alors en
forme de tuyau prêt à se vider de partout, et il hulule à sa Niaise
d’Amour : Je me vide, ensuite :
Je suis vidé. Mon corps ressemble à un
tuba à te chanter des chansons d’amour, et je résonne. Et il a raison. Le Niais
d’amour sait et parle par cœur. Son cœur battant avec une rythmique digne du
meilleur batteur de jazz se jette, inlassablement dans l’autre, comme dans un
abîme, dans le trou, sans se soucier de la sortie, à perte de vue, à perdre la
vue et l’équilibre. Il est une locomotive folle, ivre propulsé, il s’envoie
lui-même en l’air, la tête et tout le reste. Il s’y plaît et s’exalte:
que
c’est profond insondable fantastique
je suis votre fusée et
vous mon Cosmos
c’est une
fouuuuuuuuuuusion
Cœur battant papillon
Il
va vite
j’explore
Il
pousse au maximum son accélérateur lyrique
Je vole
Je plane
Il
plane cet âne heureux. Jusqu’à ce qu’il fuse, explose, se heurte à un obstacle,
se cogne et bute sur, par exemple, un verre oublié à côté du lit. Quelle
cloche. Il a vu ses trente-six chandelles au moins. Il est échoué maintenant.
Le niais d’amour est sonné, et cela s’écoute doucement. Il se relève piano,
reprend le souffle et ajuste la voix. Il chante :
La vie est belle mais je suis malheureux
La vie est belle et je suis
malheureux
La vie est belle donc je suis
malheureux
ou
La vie est malheureuse et je suis moche
La vie est malheureuse donc je
suis moche
La vie est malheureuse mais je
suis beau
Réflexe
de blues, machinerie de cœur, un instant d’une complainte mélodique non
désagréable. Il siffle. Il respire en se sifflant des instructions de sortie.
Cette locomotive entraîne son âme, alimentant une mélancolie de circonstance
pour retrouver une voie, une forme nouvelle, car la vie est brève et l’art
cherche à se renouveler. Il cherche une note, puis deux, un accord, puis
d’autres pour permettre à nouveau de s’accrocher, s’amourer, s’amouracher, pour
chanter à nouveau. Il veut encore pouvoir s’entendre parler vrai.
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Commentaires
1. lapinbleu2 le 05-05-2010 à 14:52:42 (site)
bienvenue parmi nous et longue vie à ton blog..
tu devrais aller dans couleur en cliquant sur BLOG car pour trouver ton nombre de coms pas évident.. c'est écrit noir sur noir..
faut y aller à tâtons.. mdrrrrrrr..
bonne fin d'aprem..